CITATIONS
“Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre chose ? Avec le cinéma, on parle de tout, on arrive à tout.”
« D’une certaine manière, toutes les formes d’art sont impliquées dans un film. »
« Il (Bernardo Bertolucci) faisait le design de son film avec son propre œilleton, de telle sorte qu’une fois la caméra posée, il avait déjà tout décidé : les tailles, les proportions, le rythme. Je m’occupais uniquement de la lumière. Il écrivait avec la caméra comme on écrit avec un stylo. Moi j’écris avec la lumière. C’est pour ça que j’aime dire « écrire avec la lumière » : le cinéma, ce sont des images en mouvement. Alors que la photographie est fixe, un film multiplie les images, il crée sa propre narration avec un début, un développement et une fin. »
« Un film n’est pas fait pour une promenade des yeux, mais pour y pénétrer, y être absorbé tout entier. »
« Il y a le visible et l’invisible. Si vous ne filmez que le visible, c’est un téléfilm que vous faites. »
« Le propre du cinématographe est de rendre visible ce qui dans le monde reste caché. »
« La mystique et le cinématographe ont comme vocation la connaissance de ce qui est caché dans le visible. »
« Mon invention sera exploitée pendant un certain temps comme une curiosité scientifique, mais à part cela elle n’a aucune valeur commerciale quelle qu’elle soit. »
« La production cinématographique n’est pas un commerce de saucisses mais d’enthousiasme individuel. »
« Pour moi, le cinéma est une expérience passionnante et périlleuse parce que j’essaie de trouver une écriture vivante, entre le hasard et le travail. »
« Que faire de ma caméra ? Quel est son rôle dans l’offensive que je lance contre le monde visible ?«
« Pour chaque plan, il n’y a qu’une seule place où mettre la caméra. »
« Avant toute chose, mettre la caméra au bon emplacement avec la bonne focale. Il ne s’agit pas que cela soit génial mais que cela soit juste. »
« La construction de ce film est très intéressante et c’est mon expérience la plus passionnante de jeu avec le public. Avec Psychose, je faisais de la direction de spectateurs, exactement comme si je jouais de l’orgue. »
« Les grands metteurs en scène ont un point de vue. Et puis, il y a les metteurs en scène qui sont moins forts, ceux-là, ils font un film de plus. Ils font un film mais sans un point de vue, sans un point de vue sur le film. C’est en ayant un point de vue que Jacques Becker a atteint cette légende. »
« La culture de masse nous empêche de nous tourner vers les questions fondamentales de l’existence et de nous assumer en tant qu’êtres spirituels. »
« L’art du cinéma consiste à s’approcher de la vérité des hommes, et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes. »
« Mon devoir est de faire en sorte que celui qui voit mes films ressente le besoin d’aimer, de donner son amour, et qu’il perçoive l’appel de la beauté. »
« J’ignore quels films nous pourrons réaliser et il ne m’intéresse pas de le savoir. Je sens qu’il y a quelque chose que nous devons absolument faire : défendre l’intelligence au cœur du réel. Et non pas adhérer à la paresse mentale et au conformisme de la plupart. »
« Nous voulons inciter le spectateur à une attitude active, au lieu qu’il se contente d’attendre, au final, la solution fournie par le metteur en scène. Le film doit être conçu de manière que la réflexion du spectateur puisse se prolonger après la projection. »
« Je préfère quand le spectateur sort avec des questions plutôt qu’avec des réponses après la projection. »
« Je demande au cinéma d’être un témoin, le compte rendu du monde, celui qui dit tout ce qui est important du réel. »
« Marlène Dietrich n’était pas un mythe. Elle fut un mythe pour les autres hommes, pas pour moi. Le vrai mythe, c’était moi, derrière la caméra, en train de créer ce que vous appelez le mythe Marlène.«
« Le bon style, c’est un style qui ne se voit pas. »
« Vous devez faire un film que vous voulez voir, pas celui que vous croyez que le public veut voir.«
« Je souhaite approcher par le film la complexité de la pensée, son mécanisme interne. Dès qu’on descend dans l’inconscient, l’émotion naît. »
« La liaison et la logique poétique au cinéma, voilà ce qui m’intéresse. Et n’est-ce pas ce qui convient le mieux au cinéma, de tous les arts celui qui a la plus grande capacité de vérité et de poésie ? »
« Je pense que tous mes films ont un thème commun. Quand j’y pense, le seul thème qui me vient est une question : pourquoi les gens ne peuvent être plus heureux ensemble ? »
« L’un de mes thèmes centraux est le monde où l’on ne peut vivre en restant soi-même, où la vie n’est possible que si l’on devient un autre. »
« Pour moi, le cinéma, c’est filmer des gens suffisamment mystérieux pour intriguer et séduire, même s’ils font des choses qui ne sont pas bien ; c’est une affaire d’érotisme. »
« Un réalisateur doit être un psychanalyste. Il doit savoir pourquoi les personnages font ce qu’ils font.«
« Un réalisateur doit être un policier, une sage-femme, un psychanalyste, un psychopathe et un salaud. »
« Tout ce qui est dit et non montré est perdu pour le spectateur. »
« Le meilleur cinéma, c’est celui où l’action est longue et les dialogues brefs… »
« Ce qui est cinéma, c’est ce qui ne peut être raconté, mais allez donc faire comprendre cela à des gens déformés par trente siècles de bavardages. »
» Je n’avais pas un sens visuel très fort. Et j’ai compris tout ce que pouvait dire une image. J’ai commencé à éliminer du dialogue. Ca a changé beaucoup de choses. Les films russes étaient essentiellement visuels. Tout était visuel. Le grand changement, ça a été de me dire : je ferai des films comme les films muets. Le dialogue n’a aucune importance. On peut comprendre ce film sans entendre les mots. C’était mon idéal. »
« Le cinéma s’égare quand il devient de la radio filmée. »
« Le cinématographe, c’est la parole faite image. »
« Les mots, c’est le cap qu’un film doit passer pour que les images puissent exister. C’est là que beaucoup de films échouent. »
« On peut raconter une histoire avec des dialogues. Mais c’est ennuyeux de tout expliquer. Donc j’essaie d’économiser le dialogue. D’abord, j’imagine mon film comme un film muet. J’ai toujours essayé de retourner aux origines des films muets. C’est pourquoi je continue d’étudier les films muets. Lorsque je réalise un film, je me demande comment je le ferais si c’était muet, quel genre d’expression est nécessaire. Ensuite j’essaie de réduire le dialogue au minimum. »
« Je ne veux pas montrer, mais donner l’envie de voir. »
« Le commentaire ne doit apporter que ce qui n’apparaît pas déjà à l’écran. «
« La voix off, ce n’est qu’une béquille. Tout le monde sait qu’on ne l’utilise que lorsque l’on ne sait pas raconter une histoire. »
« La voix off : Tout le monde sait qu’il ne s’agit que d’un raccourci bon marché, le dernier retranchement de l’incompétent. »
« L’art du romancier est un art du souvenir. Le cinéma se fonde sur le présent, sur l’action actuelle. Il exclut (sic) le passé, l’évocation du passé qui est propre au romancier. La nouveauté de l’art cinématographique est le présent contemplé. »
« Aujourd’hui, la structure en flash-back, c’est vraiment devenu la structure du téléfilm du samedi soir. »
« La première chose que doivent apprendre les jeunes élèves d’art dramatique, ce n’est pas l’ivresse du théâtre mais bien ses exigences. »
« Il y a évidemment une grammaire de base, en matière de mise en scène. Et il est important de l’apprendre, tout comme il est important de savoir s’en éloigner. Si vous n’apprenez pas la grammaire de base, vous êtes un peu comme ces peintres qui s’auto-déclarent peintres abstraits pour camoufler le fait qu’ils ne savent pas peindre. Vous pouvez briser toutes les règles que vous voulez, à condition de les avoir apprises d’abord. »
« Si vous voulez faire de la mise en scène, n’achetez pas d’auto. Prenez le métro, l’autobus, ou allez à pied. Observez de près les gens qui vous entourent. »
« La spontanéité est le but de tout metteur en scène. C’est peut-être parce que j’ai appris mon métier dans un pays où l’on accorde la plus grande importance au détail que je prétends fonder la spontanéité sur un perpétuel souci du détail. Le pouce de l’auto-stoppeur qui négligemment essaye d’arrêter une voiture, le mouvement de poignet qui vide le verre et en réclame un autre au barman, un visage bronzé entouré de cheveux défaits par le vent…ces choses sont le fruit d’un long effort. Au cinéma, la spontanéité , comme l’atmosphère, ne peut naitre que de l’accumulation de détails. »
« La seule question que doit se poser un cinéaste, à tout moment de sa vie, c’est : Est-ce que je vois ? Est-ce que j’ai encore un regard ? »
« Il faut tourner chaque film comme si c’était le dernier. »
« Il n’y a pas l’ombre d’un doute qu’un bon scénario est absolument essentiel, peut être même l’essentiel pour un film. »
« Avec un bon scénario, un bon réalisateur peut faire un chef-d’œuvre ; avec le même scénario un réalisateur médiocre peut faire un film moyen. Mais à partir d’un scénario qui est mauvais, même un bon réalisateur ne peut pas faire un bon film, c’est impossible. »
« Il y a trois grands groupes de conflits sur lesquels reposent la plupart des films : l’homme contre l’homme, l’homme contre lui-même, et l’homme contre la nature. »